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Entre Outil et culture. Le numérique un défi pour l’historiographie ?

Double journée d’études organisée par l’atelier Recherches et pratiques historiographiques.
Dates : Lundi 1er et mardi 2 décembre 2014.
Lieu : EHESS - 190 avenue de France - 75013 Paris.

Cette double journée d’étude est inscrite sous le signe du numérique. Terme bien embarrassant, tant il semble ressortir moins du concept que de l’attrape-tout ; tant il pointe dans une triple direction, celle de la technologie, celle de l’outil et celle de la culture : tant il évoque assurément la langue française qui le préfère à ses concurrents anglo-saxons ; tant il peine aussi à se démarquer nettement des notions voisines quoique distinctes que sont informatique, internet, web ; tant il recouvre une inclination des sciences humaines et sociales à, soit recomposer les champs disciplinaires existants, soit à en constituer un nouveau sous les noms divers d’Humanités numériques, d’Humanités digitales, ou d’Humanisme numérique. Ce qui ne va, dans un cas comme dans l’autre, pas de soi dans la mesure où théoriquement une discipline repose sur épistémologie, un paradigme, un questionnaire, une méthode, un objet, toutes choses qui, vu de loin, semble encore faire défaut au numérique.

Néanmoins une fois ces réserves évoquées, force est d’admettre que le mot numérique s’est imposé à nous sans que la question de savoir ce qui est désigné par-là ne cesse cependant de se poser. Pour Rémy Rieffel qui suit la proposition d’un chercheur en informatique, notre monde est devenu numérique à la suite de quatre transformations fondamentales : 1/ La dissociation de l’information et de son support : 2/ la création de machines d’information très puissantes ; 3/ le développement de nouvelles sciences telles que l’informatiques et le traitement du signal ; 4/ la numérisation de l’information et l’utilisation d’algorithmes induisant in fine un bouleversement des manières de vivre et de travailler. Ces étapes mettent particulièrement en avant des transformations techniques et technologiques ; une dimension instrumentale. Mais à cet aspect technique de la référence s’ajoute une connotation forte, qui conduit à associer au « numérique » un ensemble de représentations qui le dépassent largement, ainsi que des pratiques sociales qui se créent, se développent et se comprennent sous ce terme.

A la lumière de ces différents aspects, la grande vertu du numérique est qu’il interroge à différents niveaux. Qu’il oblige à reconsidérer des conceptions, des pratiques, des objets, des conditions de possibilités qui pour être bien établies n’en sont pas moins sujettes à l’historicité, c’est-à-dire aux conditions matérielles, économiques, politiques, intellectuelles, juridiques et spirituelles qui ont présidé à leur naissance et à leur développement. Or, si tant est que l’on conserve au matérialisme historique une certaine signification et une certaine pertinence d’analyse, il n’y pas de transformations des formes de production qui ne suscitent des transformations sociales, esthétiques, etc., et qui ne participent de la création d’une sensibilité et de représentations nouvelles. A ce titre, le numérique interroge aussi l’historiographie au point de peut-être représenter pour elle un défi. C’est à cette problématique que la journée « Entre outil et culture : le numérique un défi pour l’historiographie ? » convie.

/ Crédit photographique : affiche et programme (détail) de l’événement sur le site du CRH/EHESS
/ Source de l’information : site du Centre de recherches historiques

Pour en savoir plus

/ Consulter la présentation de la journée sur le site du CRH/EHESS.
/ Télécharger le programme ci-dessous.