Même si la loi réaffirme le droit d’auteur et le maintien des règles de rémunération de la création, il faut comprendre néanmoins l’ampleur du défi auquel les industries culturelles sont confrontées avec le développement du numérique : ce n’est pas seulement l’accès, l’échange et la reproduction qui sont plus simples techniquement, c’est toute la création de valeur qui est remise en cause dans les industries culturelles.
Article
Pair à pair, piratage, partage, copie privée, licence
légale... l’effervescence du débat français sur les effets d’internet
est une écume médiatisée qui dissimule un basculement autrement plus
profond : celui de l’ensemble des contenus des industries
culturelles dans l’univers numérique. À travers cette mutation engagée
se dessinent des enjeux conjoncturels de financement de la création mais
surtout une nouvelle donne de l’économie culturelle dont les
conséquences sont loin d’être toutes connues.
Les « industries
culturelles » ont, par définition, toujours été fortement liées à
un environnement technique qui détermine leur régime de
reproductibilité : mécanique (l’édition de livre, de presse, de
partition), analogique (radio et télévision, disque vinyle), numérique
(télévision numérique, CD ou Dvd, échanges sur le réseau internet).
La
« révolution internet », commencée la décennie passée, est
l’un des éléments les plus visibles d’une mutation à la fois beaucoup
plus profonde et plus ancienne. Il s’agit de l’universalisation des
techniques numériques, c’est-à-dire du codage de l’information sur une
base binaire, les chiffres 0 et 1 qui constituent un bit (binary digital
unit). Établi dès 1948, le numérique permet de traduire en 0 et 1 tout
type d’informations. Il est à la source de puissantes évolutions
techniques qui se renforcent mutuellement.
Quatre types de progrès
exponentiels marquent les industries de technologies créant – au moins
techniquement – une réelle « convergence » numérique …
Résumé
Plan
Auteur
-
[*]
Maître de conférences en économie à Paris XI, membre du centre de recherche Matisse à Paris 1. Je remercie Philippe Chantepie d’avoir alimenté les réflexions ayant contribué à nourrir cet article. Je reste naturellement seule responsable des opinions qui y sont exprimées.
Cité par
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/08/2012
- https://doi.org/10.3917/espri.0605.0142