Membres
Partenaires
Actualités
Bloc-notes

Isabelle BARBERIS et Mélanie BOUTELOUP

L’artiste chercheur et les utilisations par l’art des patrimoines numériques

« Le CERILAC, laboratoire de recherche au sein de l’université Paris Diderot travaille depuis 2012 avec le centre d’art et de recherche Bétonsalon sur la figure de l’artiste-chercheur : collaboration avec la plasticienne et vidéaste Camille Henrot en lien avec le Museum national d’Histoire naturelle de Paris (MNHN) ; organisation d’un colloque international en 2012 sur la question de l’archive sur la scène contemporaine, « Archive vivante ».
Bétonsalon, en lien avec le centre Pompidou et l’université Paris Diderot, projette la création au début de l’année 2015 d’un Forum centré sur l’analyse et la discussion de pratiques artistiques engagées dans la recherche par la pratique de l’enquête. Il s’agira notamment d’explorer des pratiques de collecte et d’usages de collections (objets mais aussi bases de données numériques) apparues ces dernières années dans le champ de l’art contemporain, et permettant de déplacer une conception de l’histoire de l’art trop linéaire tout en redéfinissant de nouveaux enjeux pour l’institution muséale aujourd’hui. Les réflexions autour de la numérisation : comment numériser, et pour quels usages ? y tiendront une place importante.
L’axe EMOI (Esthétique Média Musique Oralité image) de l’université Paris Diderot interroge depuis près d’une année la notion d’intermédialité dans le cadre d’un séminaire qui, en 2013-2014 a déjà consacré des séances complètes aux questions de l’enquête, de l’enregistrement, des nouveaux dispositifs technologiques de la scène contemporaine.
Ces questions doivent être posées pour de nombreuses pratiques artistiques, et trouver des réponses au cas par cas. Rémi Parcollet, dans le cadre du programme « Histoire des expositions », accompagne la réflexion des musées qui doivent penser aux formes et aux utilisations de la numérisation de leurs collections et expositions. L’Institut des archives sauvages de la Villa Arson a permis l’exposition de systèmes d’archivages expérimentaux pour « sortir des classifications habituelles à vocation sicentifique ou historique pour inventorier des nouveaux moyens de collecte, de restitution ou de consultation de documents ». Il s’agirait, dans le cadre de ce genre de fiction archivistique, d’interroger la spécificité des humanités numériques.
Le Musée de la danse (Rennes) s’occupe actuellement d’imaginer l’archivage numérique du spectacle vivant. Le site anglophone non commercial créé par Kenneth Goldsmith UBUWEB, regroupant des fichiers MP3 et des vidéos de performance, de musique contemporaine, de cinéma expérimental, de poésie sonore, a été pionnier en la matière. Ces différentes entreprises montrent qu’il ne s’agit pas uniquement d’archiver et de numériser, mais de créer des nouveaux modes d’appropriations du savoir.
L’interrogation sur les usages de la numérisation de l’art est à étudier aussi par l’analyse des utilisations que de nombreux artistes font des archives numériques. Rachid Ouramdane travaille à partir de bases numériques de Google. Camille Henrot se promène dans les immenses bases de données du Smithsonian Institute pour créer ses oeuvres. Ces nouvelles pratiques ouvrent un questionnement sur la démarche d’artiste-chercheur et forment une boucle de la réflexion sur les patrimoines numérisés. »

Isabelle Barbéris, CERILAC, université Paris-Diderot

Isabelle Barbéris est maître de conférences en arts du spectacle à l’université Paris Diderot. Après une thèse sur Copi (à paraître aux éditions Ôrizons en 2014), elle a lancé divers projets de recherche sur le kitsch scénique, la figuration du parasite au théâtre, ou encore l’archive dans la performance contemporaine.
/ Elle a écrit et dirigé différents ouvrages dont Théâtres contemporains. Mythes et idéologies (PUF, 2013) ; L’Economie du spectacle vivant (avec Martial Poirson, PUF, 2013), Kitsch et néobaroque sur la scène contemporaine (avec Karel Vanhaesebrouck, éditions Théâtrales, 2012) ; Archive vivante. Vies de l’archive sur la scène contemporaine (à paraître).
/ Elle est actuellement la directrice artistique du projet européen de modules performatifs Duermevela (crossingstages.eu), et collabore avec la performeuse Emmanuelle Raynaut.

/ Site internet : isabellebarberis.wordpress.com
/ Mél. : Isabelle Barbéris - isa.barberis(a)gmail.com

Mélanie Bouteloup, Bétonsalon – Centre d’art et de recherche

Mélanie Bouteloup est co-fondatrice et directrice du centre d’art et de recherche Bétonsalon. En 2012, elle est commissaire associée auprès du directeur artistique Okwui Enwezor de La Triennale - manifestation organisée à l’initiative du ministère de la Culture et de la Communication / DGCA, par le Centre national des arts plastiques et le Palais de Tokyo.
Elle dirige actuellement le projet de recherche mené par Camille Henrot en lien avec le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, qui donnera notamment lieu à un colloque et une exposition au MACBA de Barcelone puis à Bétonsalon en septembre 2014 ainsi qu’à un livre d’artiste prévu pour 2015. Ce projet est soutenu par le Curating Contemporary Art Programme of the Royal College of Art dans le cadre du projet de recherche européen MeLa* (European Museums in an age of migrations) ainsi que par le SG / SCPCI / DREST du ministère de la Culture et de la Communication dans le cadre de l’appel à projet de recherches « Pratiques interculturelles dans les institutions patrimoniales ».

/ Site internet : www.betonsalon.net
/ Mél. : Mélanie Bouteloup - info(a)betonsalon.net